Maman,
Il y a tellement de choses que nous avons partagées en 35 ans, toutes plus édifiantes, belles et profondes les unes que les autres. Alors aujourd'hui les mots me manquent, ou plutôt je pourrais passer des heures à t'adresser des louanges et à proclamer tes vertus. Mais aujourd'hui il me faut aller à l'essentiel : ta sainteté. Je la pressentais depuis des années et à ton départ elle m'est apparue comme une évidence. La sainteté c'est "la perfection de l'amour", alors oui tu es sainte. Une sainte anonyme pour le plus grand nombre, mais sans aucun doute une authentique sainte.
Depuis ton passage au Ciel les hommages pleuvent, par messages et de vive voix, avec systématiquement les mêmes qualités qui te sont reconnues : écoute, présence, bienveillance, tendresse, douceur, pardon, humilité, générosité, dévouement... les témoignages sont unanimes. Ces qualités tu les as incarnées à un degré et à une intensité exceptionnels. De même pour les vertus cardinales de force, prudence, justice, tempérance, et les vertus théologales de foi, espérance, charité.
Maman, il faut dire que tu as fait tienne la "petite voie" de sainteté proposée par Sainte Thérèse de Lisieux, gardant précieusement et consciencieusement ton cœur d'enfant. L'amour toujours, l'amour par-dessus tout, l'amour envers et contre tout. D'aussi loin que je me souvienne tu n'as jamais cessé d'être l'apôtre de ce que tu appelles "l'intelligence du cœur". Avec toi je comprends enfin le célèbre chapitre 13 de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens : "J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien..."
Alors maman, pour moi tu es désormais Sainte Jeannine, sainte Jeannine des cœurs unis de Jésus et Marie. La Vierge Marie, notre Mère à tous, que tu aimes tant et à qui tu t'es tellement confiée jusqu'au bout avec cette prière : "Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous". Tu es venue sur terre un 15 août, jour de fête mariale qui déjà te plaçait sous son manteau de tendresse, et tu as rejoint le Ciel juste après un autre 15 août, signe évident qu'elle t'a prise avec elle dans sa lumineuse Assomption. Sans oublier qu'en ce 22 août, jour de tes funérailles, nous fêtons Marie Reine du Ciel.
Maman, ces dernières semaines resteront gravées dans mon cœur : la joie et la foi partagée au bord de la mer, le pèlerinage à Cotignac, la prière à Sainte Thérèse de Lisieux. Et ces derniers jours maman, jusqu'au bout tu nous as aimés et rassemblés autour de toi, une famille unie, la chose la plus importante pour toi. Réunis nous avons pu chanter, prier, cultiver l'amour à tes côtés, accompagnant ton passage au Ciel. Et nous allons bien sûr continuer, par d'autres voies, celles de l'Esprit. Car oui tu n'es pas morte, tu es bien vivante, tu es véritablement "née au Ciel". Notre relation filiale continue, grâce à la prière et à ce lien d'amour si fort qui nous unis pour l'éternité.
Plus que jamais le meilleur est à venir. Merci pour tout. Je t'aime maman !